Microbes ou ferments de vie ?

Proposez à un scientifique de lire les travaux d’Antoine Béchamp, çà lui apporterait un recul, une ouverture et surtout lui permettrait de comprendre qu’Antoine béchamp a compris le vivant comme aucun autre scientifique n’a su le faire. La réaction est systématiquement la même : une fermeture. Le débat est clos quand il n’est pas insultant.

Un scientifique n’est-il pas censé être ouvert, curieux, à l’affût de tout ce qui élargirait son champ d’observation ? Eh bien non, il s’interdit toute déviation d’une ligne fixée par formatage sans aucun doute.

Tout cela est le résultat d’un véritable conditionnement au microbisme, au « pasteurisme », à une désinformation évidente doublée d’une censure réelle.

En effet, qui a entendu parler d’Antoine Béchamp durant ses études ? Personne à ma connaissance. La conclusion vient d’elle-même, si on ne nous en parle pas c’est que cela n’en vaut pas la peine. Tant de chercheurs ont été exclus ainsi sans qu’aucune chance ne leur soit offerte. Le regretté Pierre Lance en a écrit un livre non exhaustif, en quatre tomes « Savants maudits - Chercheurs exclus » ; Que de génies ainsi perdus pour la science.

On ne se contente pas d’ignorer Antoine Béchamp, il faut bien s’assurer que personne ne s’y intéressera. Un peu de désinformation, juste ce qu’il faut, achèvera de freiner les velléités.

Le réflexe est en effet de regarder ce qu’en dit le système, wikipedia donc, en date du 30 octobre 2022 (1), pour trouver de quoi décourager le curieux:

  • En traitant de pseudo-scientifiques ceux qui s’y intéresseraient : « De nos jours, et du fait des progrès de la biologie cellulaire, la théorie de Béchamp est considérée comme totalement infondée, même si l'existence de bactéries intracellulaires et de nanobactéries est admise. Les principaux tenants des théories de Béchamp sont désormais des partisans des « médecines non conventionnelles » comme Hulda Regehr Clark et Tamara Lebedewa, ou des médecins et biologistes marginaux produisant des théories pseudo-scientifiques. »
  • En laissant entendre qu’il serait adepte de la génération spontanée, malgré une rectification qui a été apportée : « Béchamp était considéré comme un tenant de la théorie de la génération spontanée (bien que ne l'étant pas, voir plus loin dans cet article) »
  • Quelques vérités interpellent, si l’on y regarde bien : il est dit « précurseur de la théorie contemporaine des enzymes » tout de même.
  • Concernant l’essentiel de ses travaux sur les microzymas auquel il a consacré près de trente années, seul un paragraphe succinct, au conditionnel, leur est consacré, conclu par « Pour la médecine scientifique, les microzymas n'existent pas. À l'époque de Béchamp, les idées de Louis Pasteur prévalaient et selon lui, la cellule est aseptique. Il n’y a pas de germes dans l’intimité des organismes vivants complexes à l’état normal, thèse confirmée par la biologie cellulaire contemporaine »
  • Mais il reste une investigation sur les maladies du ver à soie qui conclut tout de même : « L'analyse comparée des textes aujourd'hui disponibles, y compris de la Correspondance des deux auteurs (NDLR : Antoine Béchamp et Louis Pasteur), nous conduit, concernant l'étiologie de ces maladies, à pencher vers une interprétation reconnaissant aux idées et aux théories de Béchamp la priorité sur celles de Pasteur. »

Relisez bien ce dernier point. C’est une reconnaissance discrète que l’on ne crie pas sur les toits et pourtant bien réelle qui aurait sans doute pu s’appliquer à la théorie de la fermentation (1857) qui est la base de sa théorie sur les microzymas.

 

Antoine Béchamp a effectivement découvert de nombreux enzymes qu’il appelait zymases.

Quel enzymologiste a entendu parler d’Antoine Béchamp en tant que précurseur de la théorie contemporaine des enzymes ? Il entendra plutôt parler d’Eduard Buchner dont il est dit :

Relevez bien cette phrase « Buchner a donc réussi, notamment par l'addition de kieselguhr (tripoli) et l'usage d'une presse hydraulique, là où Béchamp avait échoué. »

Une personne qui a lu le livre d’Antoine Béchamp verrait tout de suite l’énormité qui s’est glissée dans ce paragraphe. La remarquez-vous ?

Antoine Béchamp affirme que la zymase de la levure ne peut produire l’alcool à elle seule.

Et le connaissant, il n’affirme rien qu’il n’ait longuement vérifié.

En réalité les expériences d’Edouard Buchner ne contredisent pas cette affirmation, bien au contraire. Il apporte même la preuve que pour obtenir de l’alcool, il lui a fallu ajouter une roche sédimentaire, rien moins. A t-il seulement envisager que la roche sédimentaire ait pu contenir quelque chose capable d’effectuer la fermentation alcoolique ? Contenir un ferment donc. Il se trouve que les roches sédimentaires contiennent inévitablement des microzymas, ce ne sont pas les découvreurs récents des nanobes qui me contrediraient.

Les microzymas sont ces petits ferments auxquels Antoine Béchamp a donné ce nom après les avoir découverts dans la craie.

« Or, en examinant au microscope la craie que j’employais < dans diverses expériences >, c’était la craie du commerce (qu’on appelle blanc d’Espagne, blanc de Meudon), j’y découvrais invariablement les mêmes petits corps que j’avais notés dans mes autres expériences. J’ai mis plusieurs années à me convaincre moi-même que les petits corps de la craie étaient des ferments, par conséquent organisés et vivants. Qu’il me suffise de vous dire que c’est pour les avoir vus au microscope, les avoir analysés et prouvé leur fonction de ferment que j’en vins à leur donner le nom de microzyma. La première mention en a été faite à l’académie des sciences et lettres à Montpellier, en 1864 et le Mémoire en a été publié à l’académie des sciences en 1866, 9 années après le Mémoire sur l’interversion de l’eau sucrée par les moisissures... »

Il avait déjà observé ces « petits corps » 9 ans auparavant et constaté qu’ils étaient à l’origine des moisissures qui apparaissaient dans le sucre et qu’ils pouvaient produire une substance active, capable d’agir à froid sans la présence d’acide, comme d’intervertir le sucre en 2 glucoses de pouvoirs rotatoires opposés. Il donna à cette substance active le nom de « zymase », devenu plus tard « enzyme » :

« Tout cela prouve que la cause de l’interversion du sucre est préformée dans la moisissure et dans la levure ; et, comme la matière active isolée agit sans la présence d’un acide, ...C’est après avoir établi ces faits que j’ai donné un nom à cette matière active : je l’appelle zymase. Nous verrons par la suite comment ce mot de zymase, destiné d’abord à désigner la matière active de la levure et des moisissures est devenu un terme générique. Je désigne aujourd’hui la zymase de la levure et des moisissures par zythozymase. Il va sans dire que la zythozymase, comme la diastase, perd toute son activité par l’ébullition. Vous comprenez maintenant pourquoi les moisissures et la levure perdent leur pouvoir intervertissant par la chaleur.

Et il faut bien que j’en fasse la remarque : ces choses étaient si peu connues ; on connaissait si peu la relation qui lie les ferments solubles, ou zymases, aux organismes qui les produisent, la zythozymase à la levure, par exemple, que M. Pasteur, trois ans après la publication de mon mémoire de 1857, ne croyait pas à l’action intervertissante de la levure...

...il faut savoir qu’en 1856, malgré les démonstrations de Cagniard-Latour et les insistances de Turpin, on ne croyait pas que la levure fut organisée et la fermentation un acte physiologique... »

Revenons aux affirmations de wikipedia. Eduard Buchner en ajoutant une roche sédimentaire pour obtenir une fermentation alcoolique sans levure, a tout simplement fourni par cet apport le ferment capable d’effectuer cette fermentation qu’il n’a jamais pu obtenir avec la seule présence de l’enzyme. Non seulement, il ne contredit pas l’affirmation d’Antoine Béchamp mais il confirme par là, la présence des ferments dans une roche sédimentaire et par là même la théorie des microzymas.

A noter qu’Antoine Béchamp avait relevé la même erreur dans les expériences de Pasteur. Celui-ci voyait apparaître des bactéries lorsqu’il utilisait de la craie dans ses expériences mais n’aurait pas obtenu ces résultats si à la place il avait utilisé du carbonate de chaux pur.

Les microzymas - à l’origine des bactéries - pullulent dans la craie !

 

On voit bien que la théorie « contemporaine » des enzymes gagnerait à tenir compte des travaux sur les microzymas. L’enzyme est produit par le ferment organisé. Les enzymes sont le ferment soluble qui transforme l’environnement afin que le ferment insoluble, organisé, qu’est le microzyma s’en nourrisse, assimile et désassimile. C’est la fermentation.

 

Concernant son œuvre principale, justement, « les microzymas » auxquels il a consacré près de trente années, un court paragraphe est consacré :

Quelle remarque intéressante d’Antoine Béchamp concernant les techniques d’observation !

On ne peut nier l’importance d’observer l’évolution en direct de l’échantillon, et le risque de ne pas faire la part de ce qui est dû à sa fixation.

Je me dois d’ouvrir une parenthèse à ce sujet.

Jules Tissot dans les années 1940, en utilisant un microscope électronique, a montré que les méthodes de fixation utilisées, détruisaient les cellules, au point que les bases de la cytologie s’appuient encore maintenant sur des observations totalement fantaisistes. La mitochondrie n’est qu’un artéfact, un reste d’un réseau « bactérien » (selon Tissot) détruit par la technique de fixation. (2)

 

Mais bien sûr, Antoine Béchamp, ne pouvait être un tenant de la théorie de la génération spontanée, son credo était : « Rien ne se produit sans cause provocatrice » et c’est sa ténacité, sa perspicacité, sa rigueur qui lui ont permis de découvrir les microzymas et ainsi l’origine de tout organisme vivant. Au passage, Louis Pasteur se vantait de la combattre, mais il n’a pas su expliquer l’apparition des bactéries dans toute matière vivante prélevée et maintenue en asepsie. (3)

« … Il a pu écraser ses contradicteurs, il n’a pas pu les convaincre, car il n’a pas pu démontrer pourquoi dans les expériences anciennes comme dans les siennes, le lait, le sang, la viande se corrompent, malgré l’absence des germes de l’air. » (« Les microzymas – A. Béchamp 1ère conférence)

Poursuivons notre analyse.

On ne peut que relever le dénie des microzymas pour « la médecine scientifique » pasteurienne puisque Pasteur refusait de les voir.

Vous avez dû relever les contradictions et la sentence appliquée sans discernement :

L’affirmation « Il n’y a pas de germes dans l’intimité des organismes vivants complexes à l’état normal, thèse confirmée par la biologie cellulaire contemporaine » conclu ainsi rien moins qu’à l’inexistence des microzymas alors que dans le premier point il était précisé : « l'existence de bactéries intracellulaires et de nanobactéries est admise » et que plus personne ne peut nier les dernières découvertes confirmant la présence d’un microbiome interne dans les milieux « anciennement considérés comme stériles » d’un organisme sain. (4)

 

Petit à petit la science fait marche arrière sans pour autant remettre en cause les dogmes pasteuriens contredits par ces dernières découvertes ni reconnaître l’existence des microzymas. Ne pourrions-nous au moins tenter de reproduire des expériences d’Antoine Béchamp confirmant leur existence ? Pour cela il faudrait avoir connaissance de ses travaux. Il faudrait que les chercheurs observent sous un nouvel angle, ce que préconise la démarche scientifique.

 

Alors à quand la réhabilitation d’Antoine Béchamp et particulièrement de sa théorie de « l’organisation et de la vie » ? C’est bien ainsi que se nomme sa théorie qui constitue réellement

une véritable changement de paradigme que je tente de vous résumer en quelques points :

 
  • Les microbes que l’on prend à tort pour des parasites, sont en réalité des ferments.
  • Ces ferments et les cellules ont la même origine, un « ferment de vie » appelé microzyma, présent au début et en fin de tout organisme vivant animal ou végétal, sans lequel il ne peut y avoir de matière vivante.
  • Ils sont propres à un organisme vivant et même au centre vital d’origine ayant acquis sa spécificité au cours de sa maturation.
  • C'est un déséquilibre du milieu qui provoque une réaction des microzymas qui peuvent s'associer et évoluer en bactéries en passant par différentes étapes. C’est le polymorphisme microbien. (5)
  • Ce qui est observé comme étant une espèce (monomorphisme) n’est qu’un stade d’évolution des microzymas. « TOUT EST UNE QUESTION DE MILIEU ».
  • Ces mêmes ferments se retrouvent en fin de putréfaction, toujours vivants.
  • Les microbes rencontrés dans l’air, les sols, les eaux, les calcaires... sont les restes des organismes vivants qui retrouvent une vie de ferment autonome.

"Rien n'est la proie de la mort. Tout est la proie de la vie."   Antoine Béchamp

 

Scientifiques, sortez de votre conditionnement et prenez la peine de vous faire votre propre opinion, tout est à votre disposition pour approfondir sur ce lien :

  • une synthèse de sa théorie globale du vivant
  • un condensé du livre "Les Microzymas" avec des liens directs sur les pages du livre à la Bnf, est téléchargeable.
  • un complément de bibliographie

(1) https://aimsib.org/2019/03/10/et-si-notre-organisme-netait-pas-du-tout-sterile-un-siecle-derreurs-scientifiques/

(2) https://www.researchgate.net/publication/330453639_Multi-Method_Characterization_of_the_Human_Circulating_Microbiome

(3) https://gallica.bnf.fr/ark:/12148/bpt6k65140517/f9.image.r=.langFR

ou des condensés sont téléchargeables sur ce lien

(4) Sur cette video d’une cellule souche : observez les granulations avec un centre foncé, particulièrement en bas à droite : https://twitter.com/NanoLiveLtd/status/1172497086459338752

(5) Cette étude explique que les nanoorganismes cumulent les caractéristiques génétiques de différentes espèces de micro-organismes et doivent être considérés comme des entités à part entière https://www.ncbi.nlm.nih.gov/pmc/articles/PMC165317/

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